MOOC : question représentations

NASA Goddard Photo and Video / Foter / CC BY

L’idée que j’ai maintenant d’un MOOC est-elle différente de celle que j’avais avant d’en pratiquer un ?

Remontons un peu le temps…

La 1ère fois que j’ai vu passer le mot MOOC, du moins celle dont je me souviens et qui m’a le plus marquée, c’est dans cette vidéo de Dave Cormier « What is a MOOC ? » (déc. 2010). Hormis que je me suis dit que ça devait être vraiment quelque chose d’innovant, ça restait pour moi très conceptuel. En général ce que je retiens de ce genre de vidéos : c’est le ton (américain souvent) hyper (trop ?) enthousiaste et les images. A l’époque, je n’avais pas plus creusé que ça l’affaire et ça me paraissait bien loin de moi tout ça, sur un autre continent quoi …

J’ai ensuite relayé les articles de Christine sur Thot Cursus comme Des cours massivement multi-apprenants et le MOOC mode d’emploi je voyais bien l’engouement du MOOC de certains lecteurs. Le « mode d’emploi » je l’ai lu plusieurs fois mais je dirais que c’est vraiment maintenant à la fin du MOOC ITyPA que je comprends même si le « MOOC mode d’emploi » s’adresse avant tout aux concepteurs et non aux participants de MOOC. « Qui peut le plus peut le moins » … peut-être mais là je m’avance peut-être un peu… Après, je pense qu’il ne faut pas trop embrouiller les participants avec plein de théories, ils viennent surtout pour une thématique précise (celle du cours) même si la façon de faire  reste très importante. En tant que participant, il faut aussi savoir un peu à quoi s’attendre sinon c’est très surprenant comme expérience, enfin j’imagine.

Rien ne vaut l’immersion

Toujours est-il qu’au début du MOOC, je n’avais pas tellement envie de m’interroger comme d’autres participants sur ce que c’était un MOOC, la différence entre xMOOC et cMOOC [voir depuis le tableau en français sur Wikipédia pour comprendre la différence, merci Rémi Bachelet pour l’initiative en cours et l’invitation à participer, avis aux amateurs !] ITyPA, le MOOC auquel j’étais inscrite était un MOOC connectiviste.

Justement, je me suis dit que j’allais vivre un MOOC et qu’après je saurais. Alors pourquoi s’embêter à lire des pages et des pages de gens bien pensants ?… autant directement s’imprégner de l’expérience et la vivre pleinement. C’était d’ailleurs la raison principale de mon inscription.

Le trucs qui m’a quand même marqué au début, c’est le droit du participant du MOOC (à la manière de Pennac), je me suis dit : « Wouaouh très souple le MOOC et plein de liberté !. Perso, moi la liberté ça me va mais faut-il savoir encore quoi faire d’un trop plein de liberté d’un coup surtout quand on n’est pas habitué. L’école qui reste notre plus grande référence d’apprentissage (même si on ne pense jamais assez à l’informel tout au long de la vie) n’habitue pas vraiment aux apprentissages en liberté non plus.

D’autre part, je savais qu’un MOOC restait une formation à distance et qu’une formation à distance pour avoir déjà tenté l’expérience (plutôt un échec) est loin d’être facile. Tu es toujours un peu seul face à ton écran même s’il y a plein de participants. Je connaissais aussi à peu près le taux de participants qui vont jusqu’au bout d’un MOOC (environ 10 %, à vérifier) donc je savais aussi qu’il fallait que je croche dedans (pour ça que je n’ai pas trop tardé pour créer mon blog et le 1er billet dans la foulée) et qu’ensuite il faudrait que je m’accroche pour aller au bout (mon objectif du début) et que ça ne serait pas qu’une partie de rigolade, le chemin est semé de doutes. Après quelquefois ce sont les autres qui partagent les leurs, et là ça rassure presque.

Le « noyage » de Dave lors de la 1ère intervention (introduction au MOOC) a marqué un bon nombre de participants. C’était d’ailleurs un peu la joke entre nous quand on se sentait un peu perdu dans tout ce flot d’information et d’outils.

Merci Déborah qui a remonté ce tweet du 06/10/12 à la surface dans son article. A la fin du MOOC, ce n’était pas mieux la communauté été toujours dispersée sur 1000 outils pas forcément les mêmes d’ailleurs qu’au début. Ah, ah … et en plus il faut suivre tout ça, enfin on se rapproche de certains participants et puis on les questionne pour savoir où ils (en) sont.

tweet

C’était un peu ironique ce « tweet perdu » parce que je savais qu’il allait être lu par quelques personnes tout de même et que j’allais même peut-être avoir des réactions à ce tweet « bouteille à la mer », ce qui s’est avéré assez juste. Dave nous avait parlé de se (re)lier aussi et comme j’avais déjà un peu pratiqué, j’ai testé. Il n’empêche que les personnes ont leur habitude et apprécient certains outils plus que d’autres et que moi pareil et que ce n’est pas forcément facile d’aller à leur rencontre là où ils sont et puis c’est tellement vaste un MOOC c’est un peu Rendez-vous en terre ITyPA comme l’explique Vincent Bellais.

Des jalons pour se repérer

Heureusement que dans le MOOC ITyPA, il y avait des jalons pour se repérer : un site sur lequel s’est ajoutée une mind map sommaire (merci Anne-Céline) pour s’y repérer facilement et retrouver les infos de chaque semaine, un forum où les participants ont pu posé des questions mais aussi une newsletter quotidienne pour donner des nouvelles des uns et des autres, tellement bien faite et riche en infos (Merci bis à Anne-Céline pour le temps consacré) que limite ça te donnait plus envie de veiller (= prendre soin) toi-même sur les autres. Une intervention chaque semaine le jeudi, pas obligé de y aller le jour même mais c’est quand même là où tu avais le plus de chance de croiser un maximum de participants, en twittant en direct, en utilisant le chat ou en prenant des notes communes sur les pads mis en place.

Sans oublier les gardiens de phares comme nous explique Déborah dans son billet, les autres participants aidants avec lesquels tu te rapproches petit à petit au fil d’interrogations communes.

Et de l’action !

Je me suis prêtée au jeu de l’aventure de l’apprentissage, je ne ne me suis pas contentée d’observer comme beaucoup. Il a fallu redescendre de mon petit nuage, écrire dans mon blog mes expériences d’apprentie-mookeuse et là ça demande d’être humble et aussi du temps, de l’envie, de l’inspiration pas toujours aux RDV en même temps pour tout ce monde. Il faut aussi prendre le temps de répondre aux autres participants pour rebondir… sur ses propres apprentissages et aussi rester accessible pour poser à son tour des questions, quand on a besoin de réponses pour avancer ou quand on est paumé.

Voici une petite image (bon je vous l’accorde ça vaut ce que ça vaut…) :

Dans ta petite barque, quelquefois tu rames tranquillos quand ça se passe bien et que tu suis à peu près le programme (même si tu ne réponds pas à toutes les questions de la semaine mais t’as le droit t’es dans un MOOC je te rappelle !), tu rames de temps en temps 10 fois plus vite, pour rattraper le gros paquebot MOOC ou tu passes plein d’étapes pour y arriver (j’ai choisi cette solution quand j’ai décroché un peu), des fois tu te testes à ramer à plusieurs (travail collaboratif), l’idéal serait peut-être en rythme dans un aviron mais si c’est un beau relais où on se passe les infos c’est vraiment déjà pas mal… et il y a ceux malheureusement dont tu n’as plus de nouvelles et ça ça reste bien triste parce que tu ne sais juste pas pourquoi… mais vous pouvez encore nous envoyer des cartes postales pour nous dire que tout va bien si vous me lisez 🙂

Et si c’était à refaire, est-ce que je le referais ?

Je pense que oui. C’est une expérience à tenter le MOOC que je conseille à tous. Se noyer dans le flot d’informations fait partie de l’expérience (le tout est de remonter à la surface de temps en temps pour reprendre l’air), l’ordre et le désordre si chers à Marcel Lebrun permettent aussi d’avancer. C’est vraiment aussi une expérience faite d’essais erreurs, il faut y aller à tâtons, essayer de nouveaux outils par exemple voir par soi-même que ce ne nous convient pas, repartir sur d’autres en regardant aussi ce que font les autres (ne pas trop rester dans sa bulle et relever la tête du guidon) etc… Donc oui, je suis pour donner des outils (plutôt quelques clés polyvalentes)  à de nouveaux participants mais peut-être pas trop de pré-établis pour laisser une part de liberté aux participants, la prise d’initiative si rare dans une communauté (1 à quelques % de pro-actifs nous disait Jean Michel Cornu) reste très importante pour que ce soit les participants qui font le cours, un cMOOC quoi !

Maintenant pour participer à un MOOC dans une autre langue, non personnellement je ne me vois pas, c’est tellement plein d’incompréhensions un MOOC qu’il est plus facile de les exprimer dans sa langue mais c’est mon point de vue de pas très douée en langues.

Et sinon avec tout ça je n’ai pas encore fait mon bilan-évaluation du MOOC ITyPA… « Madame Procrastination » adore les MOOCs 🙂

M’enfin c’était pas 10 semaines ce MOOC sur le papier au départ ? Et bien non il parait que du sors du dispositif quand tu veux… je cite ma copine de MOOC Déborah, avec qui j’ai largement explosé mon forfait de 3 h de MOOC par semaine :

Un cMOOC, dispositif de formation où l’apprenant choisit non seulement ses objectifs d’apprentissage et son cheminement, mais aussi la fin ! So, it isn’t the end!

8 réflexions sur “MOOC : question représentations

  1. Tu sais dans la vie il y a les passionnés comme toi, comme moi et les arrivistes et enfin les universitaires qui sont en décalage avec la réalité de la vie pas tous car il ne faut pas généraliser. Le principal est de rester avec les gens qui garde à l’esprit ce que représente le mot « Les valeurs ». Une seule chose est importante dans cette vie , c’est la relation que l’on a avec Dieu, le reste n’est que vanité et choses terrestres.
    De temps en temps il faut s’arrêter et s’émerveiller de la nature. Dieu l’a créé et elle seule nous repose.
    Amicalement et bonnes fête de Noël

  2. savez-vous s’il y aura une autre cession? et quelles sont les expériences qui se développent sur web francophone?

  3. En 2014, les MOOCs francophones se sont bien développés, voir entre autres cet annuaire http://mooc-francophone.com/ pour faire votre choix parmi toutes les thématiques proposées. Quant à ITyPA, le MOOC en est déjà à sa 3ème session, je vous invite à vous inscrire http://itypa.net/ parce que rien ne vaut l’immersion pour comprendre le cMOOC. D’autant que la plupart des animateurs sont d’anciens participants, ils sauront je pense se mettre à votre place pour vous guider au mieux et que vous soyez le moins perdu possible (même si ça fait parti du jeu vous l’aurez compris d’après ce billet de 2012).

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